L'âme du désert

Le désert, une fois de plus, nous attire sans que l'on sache pourquoi... On a déjà vécu l'expérience dans d'autres pays, et toujours les mêmes constantes reviennent: soleil écrasant, paysage plat et sec, route à perte de vue, de l'eau en quantité limitée, des arbustes qui n'offrent de l'ombre qu'à nos pieds, juste une âme humaine de temps à autre. On se demande pourquoi on est là, pourquoi on s'acharne, pourquoi on aime cet endroit... Peut-être parce que les rares rencontres qu'on y fait sont extrêmement fortes.

 

Un soir en plein cœur du désert, on cherche un lieu de campement. On s'approche d'une toute petite maison, ronde comme les yourtes kirghizes. Les murs et le sol sont à base de bouse de vache (sacrée!) mélangée à de l'argile, le toit est fait de branchages. Un peu plus loin, à moitié cachés par un ballot de paille, un homme et ses enfants nous font signe de venir. Ce qu'on a pris de loin pour un ballot de paille, c'est leur maison! Elle est petite, tellement petite. A l'intérieur, 3 lits qu'ils se partagent entre le père, la mère et les 4 enfants... et puis un minuscule coin cuisine. Un puits leur offre de l'eau en suffisance, les champs qu'ils cultivent leur fournissent courges et pastèques, la chèvre maigrichonne donne un peu de lait. En vendant quelques légumes, ils peuvent s'acheter les produits qui leur manquent: riz, farine, thé...


Ils nous invitent pour le chaï au petit-déjeuner. Le père a un tas de brindilles qu'il lance dans le feu avec parcimonie. Chacun sa couverture, chacun son verre de thé. On le déguste calmement dans la fraicheur matinale, serrés les uns contre les autres, observés par les enfants qui nous offrent leurs plus beaux sourires. Le soleil finit par se lever et éclaire les visages. Ils ont l'air heureux...